Ligne 6, un soir, station Pasteur en haut des escaliers qui mènent au quai, heure de pointe.
Les gens se pressent sur les marches pour rentrer chez eux, emmitouflés dans leur manteau et bonnet, visages fermés.
Soudain, une vieille dame au visage rayonnant et coiffée d’un magnifique béret jaune-orangé se détache de la foule et, de son regard lumineux, remercie un jeune homme.
Il vient de déposer à ses pieds, en haut des escaliers, une grosse valise en cuir, usée, et à poignée.
« Merci infiniment ! ».
« Oh mais de rien, c’est bien normal ! »
Et lui de redescendre le pas léger les marches quatre à quatre, pour attraper le métro.
Instant fugace de bienveillance, d’entraide et d’attention gratuite à l’autre.
Instant fugace et en même temps tellement durable par l’empreinte qu’il laisse en moi d’une joie douce et sereine, du contentement d’être témoin d’un lien éphémère d’entraide qui s’est tissé, l’espace d’un instant, entre deux inconnus.