La pratique, selon mon expérience, se situe exactement entre deux modes d'action à la fois opposés et associés.

D'un côté, il s'agit de se dé-lier des attachements courants, se dé-sencombrer des pensées inutiles et nuisibles, se dé-charger des petits soucis quotidiens, se dé-faire des habitudes de pensée...

De l'autre côté, il s'agit en même temps de se re-lier à "autre chose", difficile à nommer, mais qui s'expérimente de pratique en pratique, comme un fil rouge traversant le temps. Pratiquer, c'est revenir sans cesse au même.

Ce retour permet de se ré-générer, de re-prendre des forces pour re-partir... Tout se passe vraiment entre ce "dé" et ce "re". Ce double mouvement de désunion et de réunion définit le yoga depuis les origines.

Philippe Filliot

Le Yoga comme art de soi, Editions Actes Sud, p. 31

« La nature est tout ce qu’on voit, tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.

Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit, tout ce que l’on sent en soi-même.

Elle est belle pour qui la voit,

Elle est bonne à celui qui l’aime,

Elle est juste quand on y croit

Quelles petites graines de lumière

Aurais-tu envie d’enfouir aujourd’hui

Dans le silence

En les abandonnant à sa fécondité ?

Le mot amour

Vous êtes-vous déjà demandé combien de fois par jour vous disiez merci ? Merci pour le sel, pour la porte, pour le renseignement.

Merci pour la monnaie, pour la baguette, pour le paquet de cigarettes.

Des merci de politesse, de convenance sociales, automatiques, mécaniques. Presque vides.

Parfois omis.

Parfois exagérément soulignés : Merci à toi. Merci pour tout. Merci infiniment.

Grand merci.